dimanche 4 avril 2010

Alice Cooper - From The Inside (1978)


Un album très particulier que From The Inside. Particulier à la fois dans sa présentation, mais aussi dans les évènements qui ont inspiré les chansons que l'on y trouve.

Tout d'abord, la présentation. La pochette montre le visage de Alice (maquillé, bien entendu) avec, en y regardant bien, des rectangles autour des yeux et près de la narine droite, une sorte de poigné de porte. Et non seulement ça ressemble à une porte, mais ça s'ouvre. Ainsi, chaque moitié du visage est une porte et les 2 portes ouvertes nous dévoilent une pièce, le hall d'entrée d'un hopital dirait-on, où nous voyons nombre de gens, dont certains sont liés à un titre de l'album. Au fond, une porte au dessus de laquelle se trouve une inscription "Quiet Room". Et là, ça se complique: derrière cette charmante photo, se trouve le disque, lequel est dans une pochette en papier qui comprend d'un coté une grande photo et de l'autre, les paroles des chansons et une petite photo. Cette pochette doit être mise d'une certaine façon pour que la pochette prenne tout son sens: en effet, la petite photo doit se retrouver juste derrière la porte, ainsi, quand on ouvre la porte de la "pièce tranquille", on doit y voir cette photo montrant Alice dans sa cellule capitonée. La grande photo, elle, apparaitra derrière le verso, la devanture d'un batiment aux murs de brique et donnant sur un trottoir que l'on voit en bas. Au milieu, une porte, similaire au recto de la pochette mais normale, hormis quelques crédits (production notamment) et les titres des chansons, répartis selon la face sur laquelle ils se trouvent sur une des portes (en clair: les morceaux de la face A sont sur la porte de gauche et ceux de la face B sur la porte de droite) et quand on ouvre cette porte, on voit Alice et les protagonistes de l'image mentionnée plus haut courant vers la sortie en brandissant des journaux portant l'inscription "released" (un jeu de mots, puisque ce mot désigne en même temps la sortie d'un album et la sortie d'un patient d'un hopital). Alice porte ici un costume rouge et une veste bleue. Sur les portes, on peut lire les noms des différents musiciens et de collaborateurs à la réalisation de l'album.

L'album a été inspiré par des évènements assez peu communs. Il faut savoir que le milieu des années 1970 a vu Alice Cooper sombrer peu à peu dans l'alcoolisme et en 1977, ça l'avait affecté au point que nombres de concerts tournaient à la débacle, voyant un Alice fortement imbibé parfois limite incapable de chanter (voir la VHS Alice Cooper & Friends filmée à Anaheim lors du premier concert de la tournée King Of The Silver Screen, première moitié de la tournée Lace And Whiskey et qui n'a jamais été ressortie en DVD et ne le sera probablement jamais). Après ces évènements, Alice fera une cure de désintoxication dans un hopital new-yorkais qui accueille également d'autres individus plus ou moins bizarres, lesquels auront (avec des évènements clés du séjour du chanteur) inspiré les chansons présentes sur cet album. Entre la cure et la réalisation, le Coop' finira sa tournée Lace And Whiskey (sous le titre School's Out For Summer) et la différence se fera clairement ressentir (le bootleg enregistré à Saginaw en mai 1978 est largement supérieur à l'album officiel The Alice Cooper Show enregistré fin 1977 à Las Vegas mais le contexte dans lequel cet album fut enregistré est spécial, je vous dirai pourquoi dans une future chronique).

Les chansons, justement, que l'on retrouve sur cet album sont les suivantes:

A1. From The Inside

A2. Wish I Were Born In Beverly Hills

A3. The Quiet Room

A4. Nurse Rozetta

A5. Millie And Billie

B1. Serious

B2. How You Gonna See Me Now

B3. For Veronica's Sake

B4. Jackknife Johnny

B5. Inmates (We're All Crazy)



Comme je l'ai dit, ces titres ont un équivalent visuel sur la photo centrale. Pour ceux que ça amuserait de chercher qui est qui, ne lisez pas ce qui suit:

A1, A3 and B2: la chambre de Alice et Alice (ce sont des évènements liés à Alice)

A2: la femme en robe bleue

A4: une infirmière qui remet droit un tableau accroché au mur ainsi que le personnage juste derrière elle qui semble un peu affolé, il semble vouloir regarder sous sa blouse

A5: le couple assis sur le banc

B1: le personnage en fauteuil roulant, en face du couple. Il exhibe un jeu de cartes.

B3: le chien (la chanson parle d'un pensionnaire qui veut sortir pour aller nourrir son chien, lequel se nomme Veronica) 

B4: le militaire à l'air triste, il est debout au milieu de la pièce et tient un parapluie

B5: les 3 personnages dans le fond


Pour conclure, je trouve cet album très bien fait. Il n'est pas spécialement agressif musicalement (à part Serious peut-être) mais comporte de fort jolis titres, certains procurant une sensation d'intimité (The Quiet Room, évidemment), d'autres étant plus vivants et extravertis (From The Inside, Serious, Inmates (We're All Crazy) et d'autres se font plus subtiles, plus touchants (How You Gonna See Me Now, qui décrit le "malaise" ressenti à l'idée de rentrer chez lui par un Alice qui ne se sent plus tout à fait lui même et qui se demande comment sa femme va réagir (le texte serait basé sur une lettre qu'il lui a envoyée un peu avant de sortir) ou Jackknife Johnny, un militaire qui a du mal à accepter l'idée de se retrouver à la retraite). J'aurais du mal à décrire par des mots ce que je ressens, mais je peux dire que c'est un de mes albums préférés de Alice Cooper (avec Killer et Welcome To My Nightmare), pas seulement pour sa pochette unique (en vinyl, parce que le CD est (fatalement) très commun), mais aussi pour des titres simples mais prenants. Un album très peu connu comparé à des Killer, School's Out, Billion Dollar Babies ou Welcome To My Nightmare, mais que nombre de fans de l'inventeur du shock-rock considèrent comme un de ses meilleurs albums.

Par ailleurs, Alice lui-même a/aurait dit que de toute sa discographie, From The Inside avait sa préférence.

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